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- Out 5, 2021
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Un rapport de l’Assemblée de Corse met en relief l’absence de consensus sur l’existence et l’étendue de « dérives mafieuses »
Fruit de plusieurs mois de travail, le document évoque l’immobilier, le traitement des déchets ou les marchés publics comme des « secteurs économiques exposés ». Mais il observe aussi une forme de déni encore très prégnante au sein de la société corse.
Quatre ans, deux mois et treize jours après l’assassinat de Massimu Susini, un jeune militant nationaliste, à Cargèse (Corse-du-Sud) en 2019, la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, a rendu, mercredi 25 octobre, un « rapport de restitution des ateliers » mis en place par une commission permanente « sur les dérives mafieuses ».
Le document de neuf pages, que Le Monde a pu consulter, loin de dresser un état des lieux exhaustif du phénomène, s’attache avant tout à retracer les étapes d’un processus de concertation mené au cours de trente-cinq réunions, associant élus, représentants de collectifs antimafia et personnalités qualifiées comme Clotilde Champeyrache, une universitaire spécialiste de l’économie criminelle, Guillaume Cotelle, un ex-juge d’instruction à Bastia, le magistrat italien Francesco Menditto, ou Olivier Cahn, un professeur de droit pénal à l’université de Tours.
« Démarche innovante et participative », « exercice de démocratie et de dialogue », « espace inédit de concertation », le rapport n’évite pas toujours l’écueil de l’autosatisfaction, tout en prenant soin de souligner qu’une précédente « commission violence » avait été instituée dès 2011 sous les auspices de Dominique Bucchini, alors président de l’Assemblée de Corse, et de l’élu indépendantiste Jean-Guy Talamoni.
Les conclusions des travaux en ateliers, qui se sont déroulés entre le 18 février et le 20 juillet 2023 – annoncée pour 2020, la création de la « commission antimafia » avait connu un important retard, officiellement en raison de la pandémie de Covid-19 – tiennent d’un constat, qui pointe notamment la prédominance de « secteurs économiques systématiquement désignés comme étant exposés » : immobilier, foncier, traitement des déchets ou marchés publics. « Malgré les divergences de vues entre élus, associations, société civile sur le phénomène mafieux, nous avons noté un certain nombre d’invariants, précise Marie-Antoinette Maupertuis, par ailleurs professeure d’économie, comme une attente forte en matière de transparence des marchés publics, d’éducation ou de culture de la légalité ».
Une forme de déni
La présidente (nationaliste) de l’Assemblée de Corse constate également la « surreprésentation du pouvoir des élus » dans la lutte contre le phénomène mafieux. « Nous sommes tenus comptables de tout, dit-elle, alors que le volet répressif ou le contrôle de légalité, notamment, ne figurent pas dans notre champ de compétence mais dans celui de l’Etat ». Le rapport pointe, du reste, « le désengagement de l’Etat sur cette question (…) : en atteste l’absence des autorités compétentes qui ont systématiquement décliné toute forme de participation à ce cycle de travail (auditions, échanges…), ne mettant ainsi aucune information à disposition de l’Assemblée de Corse et de ses élus ».
Le Monde
Fruit de plusieurs mois de travail, le document évoque l’immobilier, le traitement des déchets ou les marchés publics comme des « secteurs économiques exposés ». Mais il observe aussi une forme de déni encore très prégnante au sein de la société corse.
Quatre ans, deux mois et treize jours après l’assassinat de Massimu Susini, un jeune militant nationaliste, à Cargèse (Corse-du-Sud) en 2019, la présidente de l’Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, a rendu, mercredi 25 octobre, un « rapport de restitution des ateliers » mis en place par une commission permanente « sur les dérives mafieuses ».
Le document de neuf pages, que Le Monde a pu consulter, loin de dresser un état des lieux exhaustif du phénomène, s’attache avant tout à retracer les étapes d’un processus de concertation mené au cours de trente-cinq réunions, associant élus, représentants de collectifs antimafia et personnalités qualifiées comme Clotilde Champeyrache, une universitaire spécialiste de l’économie criminelle, Guillaume Cotelle, un ex-juge d’instruction à Bastia, le magistrat italien Francesco Menditto, ou Olivier Cahn, un professeur de droit pénal à l’université de Tours.
« Démarche innovante et participative », « exercice de démocratie et de dialogue », « espace inédit de concertation », le rapport n’évite pas toujours l’écueil de l’autosatisfaction, tout en prenant soin de souligner qu’une précédente « commission violence » avait été instituée dès 2011 sous les auspices de Dominique Bucchini, alors président de l’Assemblée de Corse, et de l’élu indépendantiste Jean-Guy Talamoni.
Les conclusions des travaux en ateliers, qui se sont déroulés entre le 18 février et le 20 juillet 2023 – annoncée pour 2020, la création de la « commission antimafia » avait connu un important retard, officiellement en raison de la pandémie de Covid-19 – tiennent d’un constat, qui pointe notamment la prédominance de « secteurs économiques systématiquement désignés comme étant exposés » : immobilier, foncier, traitement des déchets ou marchés publics. « Malgré les divergences de vues entre élus, associations, société civile sur le phénomène mafieux, nous avons noté un certain nombre d’invariants, précise Marie-Antoinette Maupertuis, par ailleurs professeure d’économie, comme une attente forte en matière de transparence des marchés publics, d’éducation ou de culture de la légalité ».
Une forme de déni
La présidente (nationaliste) de l’Assemblée de Corse constate également la « surreprésentation du pouvoir des élus » dans la lutte contre le phénomène mafieux. « Nous sommes tenus comptables de tout, dit-elle, alors que le volet répressif ou le contrôle de légalité, notamment, ne figurent pas dans notre champ de compétence mais dans celui de l’Etat ». Le rapport pointe, du reste, « le désengagement de l’Etat sur cette question (…) : en atteste l’absence des autorités compétentes qui ont systématiquement décliné toute forme de participation à ce cycle de travail (auditions, échanges…), ne mettant ainsi aucune information à disposition de l’Assemblée de Corse et de ses élus ».
Le Monde