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L’insolente année du marché de l’art

Roter.Teufel

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L’insolente année du marché de l’art

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Malgré la pandémie, les maisons de vente rapportent un engouement quasi sans précédent, notamment lié à un afflux d’acheteurs asiatiques et au boom inattendu du crypto-art.

Rappelez-vous, mars 2020. Tous les clignotants étaient au rouge. La pandémie, disait-on, allait souffler un tiers des marchands, enterrer les foires et éteindre l’appétit des acheteurs. Un an plus tard, le marché de l’art affiche une santé presque insolente, renouant avec les sommets d’avant Covid-19. Spécialiste chez Christie’s, Laetitia Baudouin le reconnaît, « on constate un engouement comme on n’avait pas vu depuis… 2006 ».

La preuve en chiffres. En novembre 2021, en à peine sept ventes d’art moderne et contemporain à New York, Sotheby’s a totalisé 1,3 milliard de dollars (environ 1,15 milliard d’euros). A elle seule, la mirifique collection des Macklowe, qui alignait des chefs-d’œuvre de Rothko et Giacometti, a atteint plus de 600 millions de dollars. « L’année s’annonce historique », se félicite Sebastian Fahey, directeur général Europe de Sotheby’s, dont les ventes atteignent le montant record de 7,3 milliards de dollars en 2021.

Plusieurs explications à cela. Les riches, tout d’abord, n’ont jamais été aussi riches : selon le World Wealth Report de Capgemini, le nombre de particuliers fortunés a augmenté de 6,3 % en 2020, leur richesse ayant cru de 7,6 % sur cette période. En inondant le système financier de liquidités et en rendant l’argent « bon marché » avec des taux d’intérêt très bas, les banques centrales ont dopé le marché de l’art. « Ceux qui ont gagné, disons, 25 % dans le CAC40 se font facilement plaisir en achetant une œuvre », résume Stéphane Mathelin-Moreaux, directeur de Neuflize OBC. Antoine Lebouteiller, spécialiste chez Christie’s, le confirme : « Les gens qui achetaient il y a encore quatre ou cinq ans des œuvres à 50 000 euros poussent désormais jusqu’à 500 000 euros ».

Boom inattendu des NFT

Les grandes maisons de vente ont surtout profité d’un afflux de nouveaux acheteurs, de l’ordre de 30 %, au premier rang desquels des Asiatiques. C’est un Chinois qui a déboursé 46,7 millions de dollars pour le Jeune homme au bleuet, de Van Gogh, en novembre chez Christie’s. C’est un Indien qui a remporté un tableau de Bernard Buffet pour le record de 2,1 millions de dollars, à Hongkong, en décembre.
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A la montée en puissance de l’Asie s’ajoute le boom inattendu des non-fungible tokens (NFT), « jetons non fongibles » en français, qui a galvanisé le marché. Voilà encore un an, le monde de l’art ignorait tout de ces lignes de code renvoyant à une œuvre et un certificat enregistrés dans la blockchain.

Aujourd’hui, ces crypto-arts représenteraient près de 5 % du chiffre d’affaires de Christie’s. Attention toutefois aux effets de loupe ! Selon une étude publiée en octobre par Nature Scientific, seulement 1 % de ces crypto-arts se vendent au-dessus de 1 594 dollars.


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