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- Out 5, 2021
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Football : un match de coupe d’Europe entre clubs israélien et ukrainien contraints à l’exil
Ne pouvant plus jouer dans son pays à cause la guerre contre le Hamas, le Maccabi Tel-Aviv affronte, samedi en Serbie, le Zorya Louhansk. La formation du Donbass n’a, quant à elle, plus disputé de rencontre à domicile depuis 2014.
Depuis son inauguration, en 2021, la TSC Arena de Backa Topola, dans le nord de la Serbie, a eu l’occasion d’accueillir plusieurs matchs de football internationaux. Mais celui qui se joue le 25 novembre, à 16 h 30, est très particulier. Sur le terrain, aucun club du pays, pas plus que sa sélection nationale. Ce samedi, c’est le club israélien du Maccabi Tel-Aviv qui évolue officiellement « à domicile » face aux Ukrainiens du Zorya Louhansk, en phase de groupes de la Ligue Europa conférence.
La rencontre, comptant pour la 3e journée de la plus petites des coupes européennes, aurait dû se tenir un mois plus tôt, au stade Bloomfield, dans la ville côtière de l’Etat hébreu, l’antre traditionnel des « Jaunes ». Mais, il y a eu l’attaque menée le 7 octobre par le mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien. Puis la riposte militaire sur l’enclave palestinienne de Gaza. Dans ce contexte, l’UEFA, l’instance régissant le football européen, a décidé qu’aucun match ne se serait disputé en Israël « jusqu’à nouvel ordre ». Une mesure de sécurité. Pour les mêmes motifs, la partie sera d’ailleurs jouée à huis clos.
Cet exil forcé, les adversaires du Maccabi Tel-Aviv ne le connaissent que trop bien : cela fait neuf ans que le Zorya Louhansk, club originaire du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, n’a plus tapé le ballon au stade Avanhard. L’enceinte a été partiellement détruite lors des affrontements opposant les séparatistes soutenus par la Russie aux forces gouvernementales ukrainiennes, à l’été 2014. Cet événement, couplé avec la proclamation par les rebelles de la République de Lougansk (appellation russe de Louhansk), la même année, a contraint la formation à prendre ses quartiers dans une zone encore sous contrôle de Kiev, à Zaporijia, à 400 kilomètres à l’ouest.
Le stade local – la Slavutych Arena – n’étant pas homologué par l’UEFA, l’équipe devait encore parcourir des centaines de kilomètres supplémentaires pour disputer ses matchs européens « à domicile ». Près de 900 km jusqu’à Odessa. Plus de 1 300 km jusqu’à Lviv. Au point que le 19 octobre 2017, quand le Zorya a reçu le Herta Berlin lors des phases de groupes de la Ligue Europa, les locaux se trouvaient plus loin de chez eux que leurs visiteurs.
« Ne pas nous effondrer sous la pression »
Avec l’invasion du pays par les troupes russes, le 24 février 2022, le club a dû se résoudre à s’éloigner encore davantage. Posant, cette fois, ses crampons hors de ses frontières : à Lublin, en Pologne, où s’est ainsi tenu, le 9 novembre, le premier acte de la double confrontation contre le Maccabi Tel-Aviv. Ce soir-là, les Ukrainiens étaient entrés sur la pelouse le drapeau national sur les épaules. Le capitaine adverse, Eran Zahavi, arborait la bannière blanche aux deux bandes bleues ornée de l’étoile de David ; ses coéquipiers et lui portaient aussi un brassard noir avec le nombre « 240 », en référence au nombre d’otages enlevés lors de l’attaque du Hamas.
Après la victoire des siens (0-3), Eran Zahavi a expliqué être traversé par des sentiments contradictoires. La joie de s’être imposé. La douleur et l’inquiétude de voir son pays secoué par la guerre. « Nous devions venir ici, faire notre travail, montrer notre force mentale et ne pas nous effondrer sous la pression. J’espère simplement que nous avons réussi à rendre les gens heureux à la maison », a-t-il résumé.
« Le football n’est pas vraiment important en ce moment si on le compare à la réalité », insistait l’avant-centre en conférence de presse. Sur le plan sportif, pourtant, la rencontre de samedi est cruciale pour l’avenir des deux clubs dans la compétition : avec un match en retard dans le groupe B, tous deux peuvent encore espérer poursuivre leur aventure européenne. Le Maccabi Tel Aviv pointe actuellement à la deuxième place avec 6 points, derrière les Belges de La Gantoise (10 points) ; le Zorya Louhansk est troisième, avec 4 points.
Le Monde

Ne pouvant plus jouer dans son pays à cause la guerre contre le Hamas, le Maccabi Tel-Aviv affronte, samedi en Serbie, le Zorya Louhansk. La formation du Donbass n’a, quant à elle, plus disputé de rencontre à domicile depuis 2014.
Depuis son inauguration, en 2021, la TSC Arena de Backa Topola, dans le nord de la Serbie, a eu l’occasion d’accueillir plusieurs matchs de football internationaux. Mais celui qui se joue le 25 novembre, à 16 h 30, est très particulier. Sur le terrain, aucun club du pays, pas plus que sa sélection nationale. Ce samedi, c’est le club israélien du Maccabi Tel-Aviv qui évolue officiellement « à domicile » face aux Ukrainiens du Zorya Louhansk, en phase de groupes de la Ligue Europa conférence.
La rencontre, comptant pour la 3e journée de la plus petites des coupes européennes, aurait dû se tenir un mois plus tôt, au stade Bloomfield, dans la ville côtière de l’Etat hébreu, l’antre traditionnel des « Jaunes ». Mais, il y a eu l’attaque menée le 7 octobre par le mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien. Puis la riposte militaire sur l’enclave palestinienne de Gaza. Dans ce contexte, l’UEFA, l’instance régissant le football européen, a décidé qu’aucun match ne se serait disputé en Israël « jusqu’à nouvel ordre ». Une mesure de sécurité. Pour les mêmes motifs, la partie sera d’ailleurs jouée à huis clos.
Cet exil forcé, les adversaires du Maccabi Tel-Aviv ne le connaissent que trop bien : cela fait neuf ans que le Zorya Louhansk, club originaire du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, n’a plus tapé le ballon au stade Avanhard. L’enceinte a été partiellement détruite lors des affrontements opposant les séparatistes soutenus par la Russie aux forces gouvernementales ukrainiennes, à l’été 2014. Cet événement, couplé avec la proclamation par les rebelles de la République de Lougansk (appellation russe de Louhansk), la même année, a contraint la formation à prendre ses quartiers dans une zone encore sous contrôle de Kiev, à Zaporijia, à 400 kilomètres à l’ouest.
Le stade local – la Slavutych Arena – n’étant pas homologué par l’UEFA, l’équipe devait encore parcourir des centaines de kilomètres supplémentaires pour disputer ses matchs européens « à domicile ». Près de 900 km jusqu’à Odessa. Plus de 1 300 km jusqu’à Lviv. Au point que le 19 octobre 2017, quand le Zorya a reçu le Herta Berlin lors des phases de groupes de la Ligue Europa, les locaux se trouvaient plus loin de chez eux que leurs visiteurs.
« Ne pas nous effondrer sous la pression »
Avec l’invasion du pays par les troupes russes, le 24 février 2022, le club a dû se résoudre à s’éloigner encore davantage. Posant, cette fois, ses crampons hors de ses frontières : à Lublin, en Pologne, où s’est ainsi tenu, le 9 novembre, le premier acte de la double confrontation contre le Maccabi Tel-Aviv. Ce soir-là, les Ukrainiens étaient entrés sur la pelouse le drapeau national sur les épaules. Le capitaine adverse, Eran Zahavi, arborait la bannière blanche aux deux bandes bleues ornée de l’étoile de David ; ses coéquipiers et lui portaient aussi un brassard noir avec le nombre « 240 », en référence au nombre d’otages enlevés lors de l’attaque du Hamas.
Après la victoire des siens (0-3), Eran Zahavi a expliqué être traversé par des sentiments contradictoires. La joie de s’être imposé. La douleur et l’inquiétude de voir son pays secoué par la guerre. « Nous devions venir ici, faire notre travail, montrer notre force mentale et ne pas nous effondrer sous la pression. J’espère simplement que nous avons réussi à rendre les gens heureux à la maison », a-t-il résumé.
« Le football n’est pas vraiment important en ce moment si on le compare à la réalité », insistait l’avant-centre en conférence de presse. Sur le plan sportif, pourtant, la rencontre de samedi est cruciale pour l’avenir des deux clubs dans la compétition : avec un match en retard dans le groupe B, tous deux peuvent encore espérer poursuivre leur aventure européenne. Le Maccabi Tel Aviv pointe actuellement à la deuxième place avec 6 points, derrière les Belges de La Gantoise (10 points) ; le Zorya Louhansk est troisième, avec 4 points.
Le Monde