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Football : les Bleues en quête de sérénité et d’un billet pour la Coupe du monde 2023

Roter.Teufel

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Football : les Bleues en quête de sérénité et d’un billet pour la Coupe du monde 2023

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L’équipe de France féminine de football, qui est en tête de son groupe de qualification, affronte le Pays de Galles, vendredi soir à Llanelli, avant de recevoir, mardi 12 avril, la Slovénie.


Tenues à l’écart persistantes. Non-sélection ostensible. Rajeunissement de l’effectif… A quelques mois de l’entrée dans l’Euro, en Angleterre (du 6 au 31 juillet), et alors qu’elle aborde deux matchs-clés pour décrocher la qualification pour la Coupe du monde 2023 – vendredi 8 avril au Pays de Galles et mardi 12 avril, au Mans, contre la Slovénie – l’équipe de France féminine de football est toujours en quête d’une ossature stable et pérenne. Et, si cela se révèle possible, de sérénité.

Corinne Diacre, la sélectionneuse des Bleues, a surtout, ces derniers mois, témoigné de ce dont elle ne veut pas. Ou plus. Elle a maintenu éloignées des joueuses comme Amandine Henry et Eugénie Le Sommer, qui, il y a peu, étaient encore les cadres de l’équipe, mais avec qui les relations s’étaient dégradées après le Mondial 2019 à domicile, marqué par l’élimination en quarts de finale.

Les matchs à venir et leurs enjeux n’ont pas changé la donne. Eugénie Le Sommer est, certes, toujours gênée à une cuisse, mais Amandine Henry, blessée à la cheville, était disponible. Les deux joueuses de l’Olympique lyonnais n’ont pas été appelées.

Pas plus, non plus, que la joueuse du PSG Kheira Hamraoui. Ici, ce ne sont pas des relations tendues avec la sélectionneuse qui sont en cause, mais un problème de cohabitation avec d’autres Bleues évoluant, elles aussi, au PSG : Aminata Diallo, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani.

L’agression, commise le 4 novembre 2021, contre Kheira Hamraoui avait conduit à la garde à vue d’Aminata Diallo. Aucune charge n’avait finalement été retenue contre cette dernière, et l’enquête est toujours en cours.

« Un peu de temps pour voir comment les choses vont évoluer »

Tant au sein du PSG qu’en équipe de France, cette « affaire » a laissé des traces. Le 22 février, lors de la victoire des Bleues face aux Pays-Bas (3-1), dans le cadre du Tournoi de France au Havre, Marie-Antoinette Katoto, pour célébrer le but qu’elle avait inscrit, avait mimé, avec Kadidiatou Diani, la lettre « A » en soutien à Aminata Diallo.

« On ne va pas se mentir, on sait tous que certaines relations sont difficiles en club. L’équipe de France, c’est autre chose. Je me laisse un peu de temps pour voir comment les choses vont évoluer », a expliqué Corinne Diacre, pour justifier la non-sélection de Kheira Hamraoui, qu’elle avait rappelée dans le groupe lors du précédent rassemblement, après trois ans d’absence.

La sélectionneuse veut se laisser le temps d’explorer toutes les options possibles et soutient en creux que les relations glaciales qu’entretiennent les joueuses parisiennes pourraient peser dans sa liste finale pour l’Euro. Même si Kheira Hamraoui, titulaire dans l’entre-jeu parisien mais second choix en sélection jusqu’alors, est revenue à un niveau de sélectionnable, sa non-convocation serait le moyen de préserver le sacro-saint « équilibre de groupe ».

« Est-elle capable d’accepter le rôle de remplaçante et de passer trois matchs sur le banc à l’Euro sans jouer et sans diviser le vestiaire ? La sélectionneuse va peut-être privilégier une fille moins réactive mais qui acceptera ce rôle et qui va vous laisser travailler tranquillement pendant deux mois », relève Aline Riera, qui a disputé l’Euro 2001 avec les Bleues.
Transition amorcée

Fait significatif, dix des vingt-trois joueuses convoquées par Corinne Diacre pour ce rassemblement n’ont pas connu le Mondial 2019. Kheira Hamraoui est, par exemple, remplacée pour les deux matchs à venir par Ella Palis (Girondins de Bordeaux, quatre sélections), qui a connu les sélections jeunes (moins de 19 ans et moins de 23 ans).

« Corinne veut revoir Elle Palis sur deux gros matchs pour voir si elle peut intégrer le groupe et devenir un complément potentiel en vue de l’Euro », explique Aline Riera, ex-internationale française (60 sélections).

Si la sélectionneuse a rajeuni son groupe, les choix effectués marquent-ils la fin d’une époque ? « Parler de reconstruction me semble excessif, répond Olivier Echouafni, ex-sélectionneur des Bleues (2016, 2017) et ex-entraîneur du PSG (2018-2021). L’équipe de France arrive surtout à une certaine maturité. Certaines joueuses que j’ai pu entraîner comme Grâce Geyoro ou Marie-Antoinette Katoto avaient moins de 21 ans. Elles possèdent désormais plus de vécu. Elles auront leur mot à dire pour l’avenir de cette équipe. »

En incorporant progressivement des éléments issus des moins de 23 ans, comme Clara Mateo, joueuse du Paris FC qui s’est révélée lors du Tournoi de France, Corinne Diacre a amorcé la transition.

Même si certaines n’ont pas encore goûté aux joutes internationales parées du maillot bleu, l’expérience emmagasinée en club vaut bien quelques sélections, à en croire Aline Riera : « Il y a des joueuses qui comptent près de vingt matchs de Coupe d’Europe. On acquiert plus d’expérience avec ces rencontres à élimination directe qu’un match international devant deux cents personnes en gagnant 10-0 ».

Les Bleues n’auront pas besoin d’inscrire autant de buts pour s’ouvrir les portes du Mondial. En tête de leur groupe (18 points) devant les Galloises (13 points), elles pourraient, en cas de succès vendredi soir à Llanelli, se contenter d’un match nul contre la Slovénie (3e, avec 11 points), pour se qualifier avant la dernière phase des qualifications, en septembre.

Elles totalisent treize victoires et un match nul lors des matchs (passés) de qualification pour l’Euro 2022 et ceux (en cours) des éliminatoires pour le Mondial 2023. Elles n’ont concédé qu’une seule défaite depuis leur sortie du Mondial 2019 : face aux Américaines en amical, il y a un an.


Le Monde
 
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