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Efficacité des autotests, attestations sur l’honneur : les limites du nouveau protocole sanitaire à l’école

Roter.Teufel

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Efficacité des autotests, attestations sur l’honneur :
les limites du nouveau protocole sanitaire à l’école


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L’assouplissement des règles, annoncé lundi par le premier ministre pour les élèves cas contacts, pose des questions sur le contrôle de l’épidémie dans les écoles.

Pour apaiser la colère des parents excédés de devoir courir les pharmacies, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé, lundi 10 janvier, un allègement des mesures appliquées à l’école en cas de contamination au Covid-19. Un protocole remanié pour la troisième fois en quelques jours, à peine une semaine après la rentrée.

Désormais, lorsqu’un cas de Covid-19 est déclaré dans une classe, tous les autres élèves de moins de 12 ans doivent effectuer trois autotests (délivrés gratuitement en pharmacie sur présentation d’un courrier de l’école) : le jour de la découverte du cas contact, à renouveler deux, puis quatre jours plus tard. Auparavant, l’élève cas contact ne pouvait revenir en classe qu’avec un test antigénique ou PCR négatif, qu’il devait confirmer par deux autotests renouvelables deux, puis quatre jours plus tard.

Si cet assouplissement protocolaire pourrait alléger la charge des parents, il ne satisfait pas les syndicats enseignants qui maintiennent leur appel à la grève jeudi, et considèrent que la sécurité des enfants n’est pas assurée dans les salles de classe. « Ces mesures vont désengorger les pharmacies mais en aucun cas protéger les écoles de la contamination », a commenté Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat d’enseignants du primaire.

Le risque du mauvais timing des tests

L’une des principales critiques faite à l’encontre de ce nouveau protocole est qu’il ne repose plus que sur des autotests, moins fiables que les autres techniques de dépistage, tels les tests antigéniques ou RT-PCR effectués en pharmacie et laboratoires. « Les autotests sont toujours apparus de sensibilité un peu inférieure aux RT-PCR qui restent l’examen de référence », rappelle Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale, à l’université de Genève.

Pour être mis sur le marché français, les tests antigéniques – qu’ils soient réalisés par des professionnels ou qu’il s’agisse d’autotests, destinés à être utilisés par tout un chacun – doivent avoir une sensibilité minimale de 80 %, en prenant comme valeur de référence les tests RT-PCR. Mais ce critère de sensibilité, qui se base sur les données du fabricant récoltées dans des conditions d’études spécifiques, pourrait s’avérer moindre dans des situations réelles, selon plusieurs publications.

D’autant que pour les autotests, comme pour les tests réalisés en pharmacie, le moment du dépistage est crucial : un mauvais timing peut en effet donner une fausse lecture du résultat. En cas de suspicion de Covid-19, le test est recommandé jusqu’à quatre jours après le début des symptômes (toux, fièvre, etc.). Si une personne se fait dépister au début de sa maladie, notamment lorsqu’elle est asymptomatique, elle peut avoir une charge virale trop faible pour être détectée.

Avec le variant Omicron, assure Antoine Flahault, « la fenêtre d’opportunité » pour faire un dépistage pourrait être réduite en raison d’une incubation plus courte mais aussi d’une potentielle charge virale plus faible de ce variant. « Les données sur le variant Omicron sont préliminaires, mais il est suggéré que la période d’incubation est moindre que pour Delta, probablement de l’ordre de deux à trois jours, et que l’on contamine plus rapidement », abonde Mahmoud Zureik, professeur de santé publique et d’épidémiologie à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

De fait, faire revenir un enfant au lendemain du premier autotest négatif, alors même qu’il pourrait développer la maladie sans qu’elle puisse être encore repérée par ces tests – les délais pouvant être inférieurs à la période d’incubation –, représente un risque.

Possible mauvaise manipulation par les parents

Les risques de mauvaises manipulations des autotests peuvent également fausser les résultats puisqu’ils ne sont pas réalisés par des professionnels mais par des parents sur des enfants pas toujours coopératifs. « Si le prélèvement n’est pas réalisé correctement, il a plus de risque d’être faussement négatif, mais, lorsqu’un résultat est positif on peut être confiant de sa bonne valeur prédictive, explique M. Flahault. Un autotest négatif ne nous garantit pas, en revanche, une certitude d’absence d’infection. » C’est d’ailleurs ce que précise toujours le site du ministère de la santé : « Il est primordial de garder à l’esprit qu’un résultat négatif [d’un autotest] ne signifie pas nécessairement que l’utilisateur n’est pas porteur du virus. »

La possibilité de renvoyer en classe un élève en raison d’un faux négatif est donc de plus en plus élevée avec le nouveau protocole favorisant les autotests plutôt que d’autres techniques plus fiables et plus encadrées. Et, depuis le 7 janvier, si un nouveau cas positif apparaît dans une classe dans un délai inférieur à sept jours après le précédent cas, les élèves n’ont pas à recommencer le parcours des trois tests.

Le retour des enfants cas contacts étant dorénavant conditionné uniquement à la bonne foi des parents qui fournissent une seule attestation sur l’honneur de test négatif (disponible à partir de vendredi 14 janvier), il n’est pas non plus à exclure quelques abus. Des parents pourraient être tentés de mentir sur le résultat voire sur la pratique même du test dans le cas où, pour des raisons personnelles ou professionnelles, ils ne pourraient pas garder leurs enfants avec eux. La question de la mise en danger des enseignants et des élèves se poserait alors. D’où l’importance d’expliquer aux parents l’utilité de ces autotests pour réduire la circulation virale, insiste Mahmoud Zureik. « Lors de l’annonce des nouvelles règles, Jean Castex n’a même pas eu un mot pour expliquer aux parents comment faire ces autotests, pourquoi c’est important, à quoi ça sert. On a le sentiment que le gouvernement fait un protocole pour faire un protocole », regrette-t-il.

Moins de moyens de suivre les cas contacts ?


Autre problème, ces autotests risquent de fausser la lecture de l’évolution de l’épidémie en France et le suivi des cas contacts. Car, contrairement aux tests RT-PCR, sérologiques et antigéniques, les autotests ne sont pas répertoriés dans la base de données gouvernementale SI-Dep. La non-remontée des autotests dans cette base de données devrait mécaniquement faire baisser l’incidence chez les enfants.

En cas d’autotest positif de leurs enfants, les parents sont cependant tenus de confirmer ce résultat par un test antigénique ou PCR. « Les représentants légaux s’engagent à ne pas envoyer l’élève à l’école en cas de résultat positif à un autotest dans l’attente de la confirmation de ce résultat par un test antigénique ou RT-PCR », peut-on lire dans une note urgente publiée mardi 11 janvier par la Direction générale de la santé.

Le gouvernement paye ainsi son impréparation après une rentrée qu’il a refusé de reporter, estime Mahmoud Zureik : « On aurait pu anticiper ce qui allait se passer en décalant la rentrée avec un vrai protocole, là il y a une impression de désorganisation totale, de bricolage. » Pour le professeur de santé publique, un report de la rentrée d’une ou deux semaines aurait eu l’avantage de réduire un peu plus longtemps les contaminations à l’école mais aussi de mieux s’organiser dans les classes « pour les tests, les remplacements d’enseignants absents, la distribution de repas dans les cantines, l’installation des capteurs de CO2 dans les classes. »

Le Monde
 
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