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Au procès de l’incendie de la rue Erlanger, vingt-cinq ans de réclusion pour l’accusée : « Le risque de réitération est réel », pour la cour d’assises

Roter.Teufel

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Au procès de l’incendie de la rue Erlanger, vingt-cinq ans de réclusion pour l’accusée : « Le risque de réitération est réel », pour la cour d’assises

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Malgré ses troubles psychiatriques incontestables, Essia Boularès était « simplement animée par la colère et le ressentiment à l’égard de son voisin », selon la cour, lorsqu’elle a allumé le feu qui a provoqué la mort de dix personnes, le 5 février 2019, à Paris.

« J’étais hors de contrôle, je n’étais pas moi-même, je ne savais plus ce que je faisais », avait juré Essia Boularès. La cour d’assises de Paris a jugé, au contraire, que l’accusée avait tout à fait conscience de ses actes et de leurs conséquences lorsqu’elle a mis le feu, dans la nuit du 4 au 5 février 2019, à un petit tas de papier, de tissu et de bois devant la porte de son voisin de palier, provoquant la mort de dix personnes dans un incendie qui avait finalement ravagé tout l’immeuble du 17 bis, rue Erlanger, dans le 16e arrondissement de Paris.

Au terme de trois semaines d’audience et de six heures de délibération, Essia Boularès, 44 ans, a été déclarée coupable, jeudi 23 février, de « destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort », et condamnée à vingt-cinq ans de prison – vingt-sept ans avaient été requis la veille par l’avocat général –, peine assortie d’une période de sûreté des deux tiers et d’une obligation de soins pendant quinze ans. « C’est une peine extrêmement lourde qui ne laisse aucun espoir, une peine d’élimination sociale », ont déploré Sébastien Schapira et Léa Hufnagel, avocats de l’accusée, restée impassible dans son box à l’énoncé du verdict.

Essia Boularès, selon la cour, était « simplement animée par la colère et le ressentiment à l’égard de son voisin » venu lui signifier, en tapant brutalement sur sa porte, qu’elle écoutait sa musique trop fort. Ses troubles psychiatriques incontestables, mis en avant par sa défense, n’excusent ni n’expliquent son geste. « Les faits qui lui sont reprochés doivent être rattachés à son impulsivité, à son intolérance à la frustration et à l’effet de toxiques qu’elle a consommés, mais nullement à une pathologie quelconque. » L’idée d’une éventuelle atténuation de sa responsabilité compte tenu de sa fragilité a été balayée.
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Les experts psychiatres chargés de se pencher sur le cas de cette femme à la « personnalité borderline », ayant multiplié les séjours en hôpital psychiatrique et souffrant d’addiction à l’alcool et au cannabis, étaient arrivés à la conclusion que son discernement n’était pas « aboli » au moment des faits, ce qui aurait empêché la tenue d’un procès, mais « altéré », ce qui ouvrait la porte à une diminution de peine, finalement écartée par la cour.

« A moitié folle, double peine »

Cette altération du discernement s’est retournée contre l’accusée. Loin d’être perçue comme une circonstance atténuante, elle a fini par constituer une raison de la condamner lourdement. « Aux yeux de la cour, Mme Boularès a les inconvénients de la normalité et de l’anormalité, la dangerosité de l’une et de l’autre, estime Me Schapira. On considère qu’elle a agi comme quelqu’un de normal, mais elle fait peur comme quelqu’un de fou. Cette altération du discernement inquiète pour l’avenir, mais on n’en tient pas compte pour le moment de la commission des faits. » Dans sa plaidoirie, l’avocat avait résumé ainsi ce paradoxe : « A moitié folle, double peine. »

Le Monde
 
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